Le Tour du monde des droits des enfants

Le tour du monde des droits 3/9 : La Roumanie

Aujourd’hui l’antenne UNICEF vous présente dans le cadre de sa série sur le tour du monde des droits des enfants un état des lieux de la Roumanie. Bonne lecture !

La Roumanie, classée 62°.

Un long chemin à parcourir

30 ans après la ratification par la Roumanie de la Convention Internationale des droits de l’enfant, il reste un long chemin à parcourir en ce qui concerne le respect des principes fondamentaux compris dans ce traité international. Des carences demeurent dans leur condition de vie, l’accès à la santé et l’éducation, lesquels témoignent parfois de la non-conformité aux exigences de l’esprit de la CIDE. La situation économique du pays, les inégalités et la discrimination aggravent la situation des enfants. 

Dans un rapport publié en 2019, l’organisation Save the children expose son analyse sur la situation des enfants roumains. Selon cette enquête, 32% des enfants roumains vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le pays enregistre le taux de mortalité infantile le plus élevé de l’Union Européenne. Un clivage considérable s’observe entre le taux de mortalité infantile en milieu rural (7,9) et en milieu urbain (5,3). Les chances de survie des enfants issus du premier par rapport à ceux issus du second se sont aggravées au cours des années 1990-2018. Les conditions de vie des enfants Roms et des enfants souffrant d’un handicap se sont également degradées ces dernières années. 

Les enfants sont touchés par la pauvreté, et ceci implique un accès restreint aux services médicaux. Plus de 150 000 enfants issus du milieu rural s’endorment le ventre vide, tandis que ceux issus des familles les plus précaires sont pris en charge par l’État.

L’accès à la scolarité et à la protection

Les statistiques révèlent une baisse constante des effectifs d’élèves au cours des dix dernières années. La réduction de l’effectif scolaire est notamment basée sur la diminution de la population, l’amplification du phénomène migratoire et les écarts d’infrastructures scolaires entre le milieu rural et urbain. 

L’abandon scolaire est un problème épineux. Durant l’année scolaire 2017-2018, le taux d’abandon au niveau national dans l’enseignement primaire et secondaire était de 1,7% (environ 30 000 élèves). Le milieu rural présente un taux d’abandon plus élevé (2,2% en 2015 contre 1,5% en milieu urbain dans la même année). Les frais de scolarité ainsi que le transport représentent les principales causes de l’abandon scolaire au sein des milieux défavorisés.  

La maltraitance infantile demeure un problème délicat en Roumanie puisque la violence est perçue comme un moyen de discipliner les enfants. 94% des cas d’abus rapportés sont issus du milieu familial. La maltraitante se matérialise également par du trafic de personne, dont plus de la moitié des victimes enregistrées sont des enfants. Ces derniers sont exploités sexuellement ou sont forcés à travailler, à mendier ou encore à voler. 

Des progrès à encourager

Malgré ces points inquiétants, les progrès ne doivent pas être négligés. La Roumanie se distingue par la diversité des projets mis en place pour soutenir les enfants. Les récoltes de fonds pour le système éducatif et le développement se sont avérés être de véritables catalyseurs pour l’évolution des droits des enfants roumains. La stratégie nationale pour la protection et la promotion des droits de l’enfant 2014-2020 vise à assurer un cadre efficace, celui de permettre des conditions optimales pour le «développement et la formation des enfants ». Dans ce contexte, au cours des années 2008-2020, la Roumanie a assumé la réduction de plus d’un demi million du nombre de personnes touchées par la pauvreté

Dans le cadre de la conférence internationale « la participation des enfants aux processus de décision et d’élaboration des politiques au niveau de l’UE », a été adoptée, après deux jours de débats le 6 et 7 mai 2019, la déclaration de Bucarest des enfants de l’UE. Ce document demande aux dirigeants européens de consulter les enfants dans la prise de décisions concernant leur avenir. 

Par Denise Buzoianu.

Retrouvez l’ensemble de notre série sur le tour du monde des droits des enfants ici !

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