De nos jours, malgré l’existence de nombreuses conventions interdisant ou réglementant d’une manière stricte le travail des enfants partout dans le monde, ces derniers sont encore exploités dans des domaines très divers. Ce fléau touche principalement les pays pauvres ou en voie de développement dont un grand nombre de famille ont besoin de revenus supplémentaires.
Dans une démarche de sensibilisation, il est temps pour les personnes qui bénéficient des avantages des nouvelles technologies de se préoccuper de la manière dont elles sont fabriquées. « Les vitrines des boutiques chics et le marketing des technologies de pointe contrastent vivement avec les enfants ployant sous les sacs de roches et les mineurs s’affairant dans les étroits tunnels qu’ils ont creusés, exposés au risque de contracter des affections pulmonaires permanentes » a déclaré Mark Dummett, spécialiste de la responsabilité des entreprises en matière de droits humains à Amnesty International.
Dans un rapport publié en 2014 Amnesty International et l’ONG African Resources Watch pointent du doigt de grandes entreprises, parmi lesquels Ahong, Apple, BYD, Daimler, Dell, HP, Huawei, Inventec, Lenovo, LG, Microsoft, Samsung, Sony, Vodafone et Volkswagen ont comme point commun de vendre des produits fonctionnant grâce à des batteries lithium-on. Ordinateurs portables, smartphones ou encore véhicules électriques, de nombreux objets en sont équipés. Pour fabriquer ces batteries, les multinationales ont besoin de cobalt. Or, la moitié du cobalt utilisé dans le monde est aujourd’hui fourni par la République démocratique du Congo (RDC), où travaillent notamment des enfants âgés d’à peine sept ans, dans d’horribles conditions. Selon une estimation de l’Unicef en 2014, environ 40 000 enfants sont exploités dans les mines du sud du pays, dont une grande partie dans le secteur du cobalt.
Les chercheurs des deux ONG ont notamment interviewé 17 enfants travaillant sur cinq sites miniers de la région de Katanga, au sud-est de la RDC. Ils ont raconté travailler plus de 12 heures par jour, sans les équipements règlementaires, pour gagner entre 1 et 2 dollars par jour. Exposés à la poussière du cobalt, susceptible d’entraîner des infections pulmonaires mortelles, nombreux sont ceux qui se plaignent d’être souvent malades.
Ce qui est d’autant plus alarmant, c’est qu’un media local a réussi à recenser le décès d’au moins 80 enfants et adolescents sous terre dans le sud de la RDC. “En raison des risques pour la santé et la sécurité, l’extraction minière est l’une des pires formes de travail des enfants. Comment des entreprises dont les profits à l’échelle mondiale se montent à 125 milliards de dollars (115 milliards d’euros) osent-elles affirmer qu’elles sont incapables de vérifier d’où proviennent des minerais essentiels à leur production ?” s’interroge Mark Dummett. “Extraire les matières premières qui font marcher une voiture électrique ou un smartphone devrait être source de richesse pour les mineurs en RDC. En réalité, ils s’épuisent dans une vie de labeur pour des salaires de misère. Les grandes marques ont le pouvoir de faire changer cette situation.”
Une seule compagnie, la sud-coréenne LG Chem, a reconnu se fournir dans les mines de cobalt de la RDC. Quelques-unes ont nié. Certaines encore ont affirmé enquêter sur ces allégations. Et les autres n’ont pas pu dire avec certitude si elles achetaient du cobalt provenant de RDC ou fourni par Huayou Cobalt.
Apple a ainsi indiqué qu’elle évaluait actuellement des dizaines de matériaux, incluant le cobalt, afin d’identifier les risques liés au travail et à l’environnement. Daimler, de son côté, assure que vu la complexité de la chaîne d’approvisionnement automobile, il lui est difficile de confirmer l’origine du cobalt utilisé dans ses produits. Et Sony a indiqué prendre cette question très au sérieux, sans toutefois avoir de preuve sur l’origine congolaise du cobalt utilisé.
Un comportement irresponsable venant d’entreprises qui pèsent sur le marché !
Cet article n’engage que son auteur,
Sandra Bechouel
source image : L’Express
sources : Travail des enfants : 16 multinationales sur le banc des accusés (novethic.fr)